Nouveaux déremboursements des Assurance maladie

Le gouvernement prépare un plan d’économies de 2,5 milliards d’euros en ce qui concerne l’Assurance maladie. C’est notamment en diminuant le taux de remboursement de certains médicaments qu’il espère reboucher le fameux “trou de la Sécu”.

Selon le quotidien Les Echos, c’est par trois mesures essentielles que le gouvernement entend mettre à contribution les malades pour enrayer les dépenses de l’Assurance maladie.

Les patients auraient à supporter une baisse du remboursement des médicaments dont le service médical est considéré comme “modéré”, à savoir les vignettes bleues (de 35 à 30%). Selon le quotidien, ces médicaments représentent plus d’un “quart des volumes prescrits par les médecins, mais moins de 8% des remboursements“.

Les patients verront également apparaître une hausse du ticket modérateur (c’est-à-dire, concrètement, ce que le patient paye réellement au cours d’une visite dans le cas où il dispose d’une bonne mutuelle), qui passerait de 70% à 69,5%.

Les actes chirurgicaux, les frais de transports en ambulance, seraient moins pris en charge. Le plafond qui fixait le forfait du ticket modérateur à 20% pour des actes en deçà de 90 euros serait relevé à 120 euros.

Le directeur de la Caisse nationale de l’Assurance maladie, Frédéric Van Roekeghem, l’affirme : “Il faudra des efforts de tous pour réduire ce déficit et conserver notre Assurance maladie solidaire“. Mais la France est déjà le pays où le taux de prélèvement fiscal pour la santé est le plus élevé de tous les pays développés.

De réelles économies en perspective ?

En 2009, le remboursement des médicaments représentait 22,6 milliards d’euros soit une croissance de 2,3% des dépenses (contre 3,7% en 2008). La mise en place de ces mesures pourrait générer une économie de 400 millions d’euros. Mais pour atteindre l’objectif de 2,5 milliards d’économies en 2011, d’autres mesures touchant les laboratoires pharmaceutiques, les prescriptions et les tarifs de certains professionnels de santé comme les radiologues sont à prévoir.

Malgré tout, le déficit de l’Assurance maladie restera très certainement supérieur à 12 milliards d’euros (11,6 milliards en 2010), ce qui amènerait le déficit global de la sécurité sociale à se stabiliser autour des 23 milliards d’euros. La raison en est simple : avec les progrès médicaux, les nouvelles techniques et technologies, le matériel de plus en plus sophistiqué, le fait qu’on vive plus longtemps et mieux ainsi que l’amélioration globale de la qualité des soins, les dépenses ne peuvent qu’augmenter. Pour autant, la gestion désastreuse de l’Assurance maladie renforcée par la politique de santé mise en place par les gouvernements successifs n’est pas étrangère à l’ampleur du déficit.

Les retombées pour les malades

Conséquence pour les malades : les baisses des remboursements, si elles se voyaient confirmées, seraient prises en charge par les mutuelles. Il est évident que celles-ci augmenteront leurs tarifs une fois encore (la nouvelle taxe à laquelle elles ont été dernièrement soumises a déjà entraîné une hausse des cotisations de 5% en 2010).

Or, de nombreux Français ne possèdent pas de mutuelle et ce sont ceux-là qui seront victimes de ces déremboursements. Ce sont pourtant eux les plus démunis.
Les différentes mesures seront officiellement présentées le 28 septembre prochain. (source : maxisciences.com)

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